Laisse l’inspiration aller
Les mots couler
Lisses ou lourds sans l’air de râler
Spontanés, instantanés et jamais surannés
Tire hors de toi cette foi qui renaît
Dans la pâleur de ton souvenir
Se construit une image à assortir
Celle d’une plume libre
Affranchie des contraintes
Celle de la révolte adolescente
Où l’écriture jamais n’est harassante
Mais toujours palpitante
Jamais tracassée de vaines palabres
Mais toujours hérissée envers l’art de la feinte
Jamais trop plaisante
Mais rigoureusement emmerdante
Celle qui vit cachée en toi
Etouffée par l’académique grisaille
Cette joyeuse pagaille
Se cogne en patois
Dans les grands couloirs
De la méthode
Morbide et pataude
Installée par des fantômes
Grands diplômés du noir
Supputant hors de ce monde
Loin des vrais hommes
Dans leurs infernales rondes
Où il n’y a plus d’autre
Issue
Que celle du contre
Contre l’eau calme
Contre l’eau qui dort
Contre l’océan disséqué
Contre les tourments apaisés
Contre l’infâme endormissement
De cette flamme qui ne peut malgré tout s’éteindre.