J’aime cette liane équilibriste
qui voltige dans le vent
bercée
souple et solide
car elle accroche
mais ne retient pas les choses
–
La liane poursuit son chemin
courbe
poussent ses tendres coeurs verts
–
Je suis liane
Enracinée
Suspendue
à la branche
nue
quelques épines
effleurent une plume
deux plumes
un bouquet de fleurs
les feuilles
gorgées de vie
s’épanouissent vers le sol
–
J’ai observé les lianes dans la forêt
La liane est nomade
Sauvage, elle
s’éclate
se déploie
Caméléon protéiforme
dans le clair obscur du sous bois
Soliste visible
ou masquée, fondue
symbiote
incontrôlé
–
Citadine aussi
La liane peut paraître sclérosée
si on la confond avec le mur qui la soutient
celui qui semble la contraindre
Mais la liane est vivace
Elle peut fissurer le mur
ou décider de le contourner
l’orner
le cacher
l’exposer
le rendre remarquable
–
Liane amie
marque de noir
le blanc de mes joues
Liane aimée
trace de rouge
le bleu de mes jambes
Liane oxygène
ouvre tes corolles
dans le vert de mon âme
élastique mes extrémités
ondes irisées
de ma préhension
Liane amour
tes veinules
dans lesquelles je ne m’oublie pas
car elles sont
prolongement
infini étoilé
magique
de nos lendemains